Chroniques de Dark Light

Prélude à la Compagnie.

Comme les étoiles illuminent le ciel de Gwo, je me décide enfin à prendre la plume. Voilà deux jours que je suis revenue aux abords de ce petit village. Peut-être est-ce un élan de nostalgie qui me prend. Aujourd'hui plus que jamais, j'ai besoin de conter au monde comment tout cela a débuté. Et surtout ce lieu, ce petit village perdu, sans rien de remarquable … Dans ma tête résonnent encore les cris de leur agonie. S'il y avait quelque part un dieu que je puisse prier, je le supplierais de prendre mes souvenirs pour avoir enfin le goût merveilleux de l'oubli. Mais mon esprit c'est égaré trop loin du salut. Peut-être est-ce ça qui la conduit vers moi ? Dans ces yeux n'y a-t-il pas le même folie qui sommeil ?

S'il faut que cette histoire ai un début, alors pourquoi pas ce jour-là.

Un soleil radieux beigne l'église de Gwo, illuminant le paysage alentour, assise à l'ombre Aramesu inspire l'air chargé des douces odeurs du printemps. Adossée au mur du clocher, elle peut entendre le prêtre qui officie à l'intérieur. Bercée par cette mélodie, voilà une heure qu'elle sommeille à l'église, attendant l'arrivée de sa cousine. Hinou, la petit fille de son Oncle paternel fait le voyage depuis le Warad, exprès pour l'anniversaire d' Aramesu. Demain, elle aura 18 ans. Le jeune femme se réjouit d'avance de l'arrivée de sa cousine, les deux filles s'entendent très bien. Elle pourra ainsi montrer à sa cousine la réalisation de son premier sort. Il n'est pas très puissant, mais c'est le premier qu'elle arrive à faire. Elle a passé toute la semaine à terroriser les belettes et les lézards avec son étincelle. Elle a même proposé ses services au Maire, qui s'est d'abord moqué d'elle. Puis le vieil homme a revu son jugement, n'ayant d'autre choix que de saluer son efficacité et son acharnement surtout l'acharnement.

Une ombre se profile devant Aramesu, elle ne l'a pas entendu approcher :
«_ C'est pour moi ce sourire moqueur Ara ? J'ai déjà vu mieux comme accueil !»
La voix d'Hinou! décidément la petite peste est devenue encore plus agile qu'avant, pourtant Aramesu s'était promis de ne plus se laisser surprendre.
L'adolescente tendit le bras pour aider l'aider à se lever.
«_Pardon Hinou, je rêvassais, j'espère que tu n'as pas trop attendu, tu as fait bonne route ?»
«_ Je plains le pauvre homme qui faisait l'objet de tes rêver ...»
« Hinouuuuu !»
«_Oui, oui, panique pas ! Le voyage a été des plus terne, je me suis rarement autant ennuyée, même pas une attaque de brigands, je viens à peine d'arriver, Grand Mère Yoriko m'a dit où tu étais.»
La jeune femme regarda longuement sa cousine, elle avait toujours ce regard effronté et un caractère impétueux. Enfin elle été là saine et sauve.

Aussi les deux femmes partirent visiter le village, faisant le tour des statues et des grottes, et martyrisant de pauvres champignons qui croisèrent leur route. En somme, ce fut une après-midi des plus agréables. Elles finirent la soirée à l'auberge de près de la fontaine, se montrant leur nouvelles robes, et dégoisant à n'en plus finir sur les beaux voyageurs de passages.
Mais plus la soirée avançait, et plus Aramesu sentait son esprit s'appesantir et la tirailler, les choses commençait à prendre d'étranges couleurs. Ce soir elle allait encore Rêver. Pourtant elle aurait voulut que cette soirée se prolonge un peu encore. Un Rêve la nuit de sa majorité ne serait pas anodin, elle ne devait pas le négliger.

«_Hinou, je suis navrée, mais nous devons rentrer, je crois que je ne tiendrais plus très longtemps. Je suis vraiment désolée d'être une si pitoyable hôtesse alors que tu viens si rarement»
«_ Je comprend, partons, mais grand-mère ne t'as rien dit ? Apparemment non. Cette fois je ne repars pas, elle va m'enseigner la sorcellerie, tout comme à toi !»

à suivre ...

La Première Nuit

Partie 1 Errant

Une nuit tranquille était tombée sur le monde, les villageois et les seigneurs dormaient paisiblement, une brise fraiche portait les hululements nocturnes. Aramesu se sens flotter à la lisère du monde, elle sait depuis longtemps que si elle lâche son esprit elle pourra Voir. Pourtant cela la terrifie toujours. Dans le monde du rêve les choses ont plus de couleurs, les noirs semblent plus sombre, les ténèbres peuvent avoir un corps et frapper, et la douleur est tout sauf imaginaire.
Aujourd'hui est un jour spécial, elle ne peut pas rester en arrière et se cacher. Les Oniries l'ont appelés toutes la journée, le monde du rêve vibre différemment. Il l'attendait depuis longtemps. Elle doit surmonter ses craintes et ses doutes pour voir ce que Le Rêve veut lui montrer.

Doucement, comme le vole d'une plume elle détache son esprit et le laisse s'étendre à travers les campagnes. Aider par les vibrations du rêve, il cherche ce qui l'a alerté. Cette chose qui perturbe autant les Oniries, un «endroit» où tout semble instable et possible. Ce n'est pas vraiment une forme mais une impression de changement et de pouvoir, une ombre d'où tout pourrait sortir. Elle l'a enfin trouvée, la chose semble puissante mais se dissimule restant toujours à la limite de ses capacités. C'est la première fois qu'elle voit quelque chose comme ça. Pourtant la sensation est familière
La chose a dû se sentir observée, elle bouge et se contracte, durant un bref instant elle semble plus tangible et plus proche d'Aramesu. Puis elle se détend et essaie de l'observer à son tour. Elle se sont mal, jamais rien dans le Rêve ne lui avait rendu son regard. Un regard ! Cette créature a vraiment quelque chose de familière.
En fait, elle avait déjà vu une fois ce genre de chose, mais c'était impossible. Cette façon de bouger et de déformer le Rêve, Aramesu faisait exactement les mêmes choses. Était-ce possible !? Un autre humain arpentant les Rêves aussi près d'elle. Cela pourrait expliquer bien des choses. Le climat, l'agressivité de certains animaux,l'invasion des gobelins. Un Rêvant pouvait agir sur le monde, lui transmettre sa puissance mais aussi ses angoisses.
De l'autre côté, la personne semblait aussi s'être rendu compte qu'elle avait affaire à un être humain. Ils restèrent de longues secondes à se dévisager. Puis l'autre, poussa soudain un intense hurlement de douleur. Sa silhouette se mit à trembler et à vaciller. Instinctivement, Aramesu tendit ce qu'il lui servit de main pour la rattraper. Quand elle entra en contact avec la substance onirique, elle se sentit secouer jusqu'au tréfonds de l'âme, des souvenirs et des sensations déferlèrent en masse dans son esprit. Elle le vit, ce Rêvant, un jeune homme assis par terre. Non pas assis, tombé, une épée ensanglantée dépassant de ces côtes. Il s'accrochait à un mur de bois. Derrière une silhouette squelettique, s'approchait l'arme à la main. Elle n'en crut pas ses yeux. Ce n'était pas un homme, mais réellement un squelette. Et il n'était pas seul. Aramesu était paralysait par l'indécision, quand le blessé se tourna vers elle.

« _ ...bateau ..s'il te plait ... »

Et il propulsa son esprit hors de son corps.
Aramesu se réveilla soudain, on ne l'avait jamais encore expulsé d'un rêve, elle avait mal partout, son souffle était irrégulier. D'ici quelque instant une migraine atroce allait frapper à la porte de son esprit.
Non elle ne devait pas ! Cet homme sur le bateau était en danger. Même si elle avait pût rêver les monstres et l'attaque, elle avait ressenti sa douleur pendant quelque instant. Combien de temps pourrait-il survivre. Et si les monstres l'avait déjà tué. Et puis que faisait-il ici, qui était -il et surtout, surtout comment était il entré dans le Rêve !
Elle se traina péniblement vers la chambre de sa cousine.

Partie 2 Sorcière
Hinou faisait une tête d'enterrement, se réveiller au milieu de la nuit avec la tête de sa cousine hagarde et baignée de sueur penché sur elle lui avait fait un choc. Même si les talents d'Ara n'égalait pas encore ceux de Grand Mère, elle était exceptionnellement douée pour Marcher dans le Rêve. Que quelque chose ait pu la mettre dans cet état rendait Hinou mal à l'aise. Est-ce qu'elle aurait trop tiré sur la corde, était-elle allé trop loin ?! Elle avait commencé à délirer sur un homme et des monstres, ainsi qu'une attaque. … elles se connaissaient depuis suffisamment longtemps pour ne pas doute l'une de l'autre. La plus jeune décida donc de laisser l'ainée vider ses restes d'estomac dans la bassine, pendant qu'elle allait chercher de l'aide.
Une main tremblante s'agrippa à sa jupe. Aramesu s'était relevée le visage livide, les yeux exorbités.
«_ Tu viens avec moi !» et elle entraina Hinou d'un pas chancelant vers la fenêtre. Faisant fis du vent et de la distance, elle s'accrocha au rebord et sauta, atterrissant lourdement dans l'herbe.
«_ Ara ! Es-tu folle ?!» Hinou commençait à se poser quelques questions. Rêver n'était pas sans danger. Oublie et mort guettaient les imprudents. Mais la plus grande crainte d'un Rêvant était la Folie.
«_hum.. aien... chuut, tu vas réveiller tout le monde! Allez saute ! Et passe moi un bâton !»
«_Sauter ! Pour aller où !? Et pour quoi faire ?! … rentre Ara t'as dû te cogner la tête en dormant!»
«_ on va je sais pas où encore, mais tu vas trouver en route, on cherche un homme, les cheveux noirs en bataille, tunique Verte et noire, et ...»
«_ oO'' … Ara... depuis quand tu t'intéresse aux rendez-vous galants ?! Et si c'est pour voir ton chéri pour quoi je viens ,Moi ?! C'est qui qui?»
«_... aie.. hé, dépêches-toi.»
Plusieurs petites étincelles passent près de la fenêtre frôlant les cheveux d'Hinou. Elle n'allait pas laisser passer ça ! Sautant par la fenêtre, elle était déjà prête à en découdre avec une cousine passablement mal réveillée. Aramesu ne lui laissa pas le temps de parler. Lui saisissant le poignet, elle l'entraina vers la sortie du village.
«_ Hinou, dans le Rêve …. j'ai trouvé quelqu'un … un homme qui se baladait comme moi …. un Rêvant … qui est en danger.... il est blesse … et entouré de monstres, on doit faire vite ..»
«_ C'est impossible, il n'y a pas de Rêvent … pas ici, il faut le dire à Grand Mère. Aramesu, il est peut-être dangereux !!!»
«_Tu crois que je l'ignore ?! Mais là tout de suite, il se vide de son sang ! S'il meurt, on ne saura jamais, qui il était et ce qu'il faisait là. Et si on prend le temps de discuter, il mourra certainement.»
Les deux jeunes femmes étaient arrivées près des portes de la ville, bien évidement fermée à une heure aussi tardive. Ce n'était certainement pas la première fois qu'elles échappaient d'une ville sans passer par les voies normales. Elles firent le tour d'une maison, et s'entraidant mutuellement, elles grimpèrent sur les toits de la maison la plus proche.
Elles n'allaient pas tenter d'utiliser la magie si près des habitations, elles risquaient d'avertir les gardes, et surtout de réveiller la Grand Mère. Elle était une Haut-Rêvant puissante et surtout très expérimentée. Retroussant manches et jupes, les jeunes femmes entamèrent l'escalade du mur d'enceinte. Engoncées dans leur robes de nuit, elles retombèrent lourdement dans la boue de l'autre côté du rempart. Pendant quelques instant, elles restèrent sur le qui-vive attendant l'arrivée d'un garde attirée par le bruit. Et éclatèrent de rire. Elles étaient comme deux jeunes adolescentes fugueuses excitées par leur balade et un peu honteuse. Hinou était soulagée de voir que sa cousine se remettait de son Rêve. Si elle pouvait rire encore, c'est que tout n'allait pas si mal.
....
Partie 3 Sacrifice

INTERLUDE.


J'ai du interrompre mon récit, je ne pouvais plus retarder mon Devoir. J'ai l'impression que chaque ligne que j'écris m'épuise un peu plus. Cette histoire doit sortir de mon âme, ou je finirais par succomber à la folie. Mais pour l'instant, je ne dois me reposer un peu, je ne peux pas oublier pourquoi je suis revenue dans cet endroit !
Alors pour une énième fois, je retaille ma plume, j'ouvre un un nouveau pot d'encre :



[i]Votre Éminence,

C'est avec beaucoup de retard mais aussi avec nombres de bonnes nouvelles que je vous écris enfin le rapport que je vous dois. J'espère ne pas vous avoir inquiété inutilement, malgré une retard tout à fait imprévu, la première phase de ma mission est une réussite.

N'y allons donc pas par quatre chemin, que je vous conte mes aventures navales ne servirait à rien, et je nous vous redirais point les détails que vous savez déjà. Nous avons eu longuement le temps d'en parler, je pense. Dans leur manière de vivre les habitants de la région n'ont pas énormément changé depuis ma jeunesse. Vos espions avaient raison de se méfier néanmoins, j'espère dans cette première missive éclaircira certaines rumeurs qui vous étaient parvenus.
Dans un premier temps, je tiens à aborder le problème qui pour moi semble le plus grave, il m'a fallut de nombreux jours de recherche, ainsi que des dépenses considérables en pinte de cervoise. J'ai ré-ouvert les anciennes pistes des Darkligthes, et le pire se confirme. Le Nodal existe bel et bien, des rumeurs volent et courent, et j'ai entendu les pires sottises à son sujet. Celui-ci est récent, et de type «passant», d'ailleurs les autochtones parlent de Portail. Une chose m'a intrigué dès le premier abord. Contrairement à ce qu'on à l'habitude de voir ce «portail» semble n'avoir qu'un sens. A savoir de Ailleurs vers les contrés de Subirion. Des choses et des hommes sont venus par ce passage en grand nombre. Ce qui explique peut-être l'hétérogénéité des habitants du coin. Il ne semble pas possible de faire le voyage dans l'autre sens, en tout cas je n'ai pas encore eu de témoignage d'un retour.
«Ailleurs», je sais que cette question vous brule les lèvres pendant que vous lirez ma missive. Cette information fut la plus ardue à obtenir. Je ne sais pourquoi mais les gens n'en parlent que très peu. En fouillant dans les vielles archives, un nom est ressorti fréquemment. Par la suite, j'ai pu recroiser certaines sources, et voilà ce que j'en conclu.
«Isélia» est le nom qu'on donne aux terres par delà le passage, il semblerait qu'elles soient en guerre, et qu'elles aient parfois «utilisé» le portail sciemment, pour envoyer des gens ici. Dans quel but, je l'ignore. Comme je l'ai dit, peu de gens connaissent son existence, et je n'ai pas encore trouvé d'«Isélian», si tel est le terme, dont la parole soit fiable. J'ignore aussi le but de leur présence en ces terres, guerriers, espion, fugitif ? Peut-être sont-ils une menace, peut-être que non. Le portail mène-t-il ailleurs ? Quelles choses vivent au delà des Limbes ?! Autant de questions pour vous et pour moi. Ce sujet m'intrigue au plus haut point, je continues mes recherches dessus.
Deuxièmement, il est vrai que le passage vers Gwardia semble impossible pour l'instant. Et le Roi n'a pas hésité à déployer de nombreuses troupes pour faire respecter le calme. Avec la coopération du «maire» sorte de chef de village roturier Berguelket. Un homme imposant à la chevelure blonde. Je ne pense pas que vous l'ayez rencontré, il ne semble pas assez vieux pour ça. En tout cas, il a l'air d'avoir assez de travail pour toute une vie. Les raisons de ce blocage ne sont pas très claires. Peut-être est-ce du à la situation militaire tendue de la région.
En troisième lieu, vos espions avaient tord sur ce point, d'après les nouvelles, les contrés montagneuses nommées «Warad» tiennent bon encore. Et des «nh'ain» se baladent avec affairement près du village. Il faudra penser à mettre à jour votre bibliothèque, car comme je vous l'ai dit précédemment, ils n'ont ni la peau noire et pierreuses, ni des dents de diamants ! J'essaierais de vous en croquer un pour la prochaine missive. Il faudra dire aussi aux idiots de l'Académie, que le grumuge n'est pas un monstre sylvestre, mais un plat local récent.
Je tiens à vous détromper sur d'autres sujets, tels que la présence d'un Dragon ou d'un Weyre, dans la région, c'est absolument faux! Si une bestiole de cette taille existe, elle ne passerait pas inaperçue. Néanmoins, vit ici un descendant de nos glorieux Kirin, un noble fils des Marcheurs Céleste qui a élu domicile dans un de leur lieu sacré. Ici on les nommes «Pégase». J'essaierai de vous envoyer quelque plumes si j'arrive à m'en procure, la bête à des ailes blanches magnifiques. Les rapports sur une nouvelle mine d'or ou un gisement de trwerkonium noir étaient aussi des affabulations d'ivrogne. Mais je constate néanmoins un fait inquiétant qui échappa à vos hommes. Ils semblerait que les troupes de la nuit soient à l'œuvre ici, squelettes, lycanthrope, vampires, gobelinoïdes se sont multiplié dans les parages, et ont même envahi les marrais, chassant le peuple Lézard de sa demeure. J'ai aussi entendu parler de plusieurs créatures qui nous sont inconnues, tels que des Diablotins, des Aquaboules et des Cérpents. Bien que, pour l'instant, je n'ai senti la présence d'aucun Oni.
Après tout, c'est pour ça que je suis de retour ici, n'est ce pas? Quelqu'un qui a vécu en ces contrés, mais qui reste toujours lié aux anciennes traditions. Je sais ce que vous voulez savoir sur ces terres et comment l'obtenir. Je ne me laisserais pas avoir par nos préjugés trop nombreux sur nos voisins. Je ne puis qu'être intrigué par ce qui se passe ici, mon absence n'a duré que six années et pourtant j'ai l'impression qu'un siècle s'est écoulé. Je ne saurais vous décrire cette impression, je connais ce monde mais en même temps il m'est étranger, il y a tant de nouvelles choses qui se sont produites. J'ai l'impression de m'être réveillée d'un long sommeil qui m'aurait mené du Printemps à l'Hiver. Je ne puis vous dire assez de vous méfier de vos prétendus alliés et des informations qu'on vous donne. Ce que je vois ici ne me plait guère, et m'inquiète grandement. Pour nous, mais aussi pour le peuple d'ici.
Il me reste encore tant de chose à vous dire, mais j'aimerais éviter de donner de fausses informations. Aussi ma quête de savoir continue-t-elle. J'espère vous fournir le résultat de mes recherches au plus vite. Je sais que vous vous inquiétiez pour moi. Mon talent de Rêvant me permet de reproduire assez fidèlement leur «magie» élémentaire. Vous pouvez compter sur moi.

Celle Qui Sert.[/i]

Nouvelle Lettre.


[i] Votre Éminence,

J'ai tardé encore une fois à vous écrire, mais, j'espère que tout comme, vous jugerez cette attente valable aux égards des informations que j'ai pu recueillir. Le long chemin que j'ai du faire pour l'obtenir explique en partie mon retard, mais d'autres évènements inattendus ont aussi requis mon attention.
Il faudrait que je vous donne quelques explications d'abord, sur la vie de ce pays.
Bien que nous ayons des confréries qui puissent y ressembler, j'aimerais vous dire de plus amples choses sur ce qu'on nomme ici guilde. À L'image des Ménestrels que j'ai pu rencontrer sur les routes de ce monde, les gens en ces lieux vivent énormément en «guilde».
Il semble que les aventuriers saisissent toute occasion afin de fonder leur propre clan et y accueillir d'autres aventuriers. Je vous assure que le système est de plus passionnant, il faudrait peut-être y penser pour chez nous. Les guildes fournissent un toit et des conseils pour les aventuriers fatiguées, elles sont aussi le lieu de réunion de combattants partageant les mêmes idées. Elles sont le flambeau d'idées nouvelles et de changements. Bien qu'il y en ait peu pour l'instant, certaines font preuve de beaucoup de courage et de dévouement pour ces Contrés. Et cela, sans qu'ils aient besoin d'être du même pays ou du même sang.
Pourtant, entre ces gens qui viennent parfois de mondes différents, j'ai parfois vu plus de solidarité et de compréhension que n'en manifestent chez nous les membres d'un même clan entre eux. Du moins, c'est l'impression que j'ai pu me faire en rencontrant les gens de l'Aube Nouvelle, dans un premier temps, puis les très intrigants Coterains.

J'ai pu apprendre beaucoup grâce à eux, non seulement des choses liées à ma mission mais aussi d'autres faits importants.
Je crains de n'avoir que de mauvaises nouvelles à vous apprendre. De ma rencontre avec les gens venant d'outre-plans, j'en ai retiré l'horrible constat qu'Isélia non seulement existe, mais est aussi notre ennemie. L'homme que nous avions trouvé ne divaguait pas. Si le souverain de ce pays a la possibilité de frapper, il le fera. Il semble être, en toute chose, le miroir de ce que nous avons eu tant de peine à combattre dans nos propres frontières.
Orgueil, Arrogance, Cruauté, Luxure et Dépravation … avons-nous livré un si long combat pour replonger dans une nouvelle guerre ? Que ferons nous quand l'ennemi sera là ? Je ne sais quand vous verrez l'Empereur la prochaine fois, mais veillez sur lui autant que vous le pouvez, je vous en conjure ! Nos alliés se font rares, et nos ennemis prospèrent derrières leurs masques. Le portail est dangereux, et ce qu'il recèle dans ses entrailles l'est encore plus. De quels autres royaumes terrifiants viennent les gens qui foulent cette terre ? Comme les habitants d'Isélia, se rendent-ils comptent que le Portail les mène ici ? Quelle est ma mission alors ? Dois-je rester neutre et observer sans rien changer tel que le veut notre confrérie ?

La liste n'est pas finie malheureusement, car comme nous l'avions supposé l'Ombre a pris de l'ampleur, cachée des regards et oublié de tous elle prospère dans la Forêt aux alentours de Warad. Sa souillure s'étend au delà de toute imagination, blessant la Terre et les âmes qui s'en approchent. Je la perçois, maintenant, dans les mondes oniriques sans le moindre effort. Elle est affamée de vie et de sensation, et elle guète toute chose qui pourrait la menacer. Il semble même qu'elle puisse corrompre l'eau au point de la rendre sombre comme l'Onyx et mortelle comme un serpent d'été. Parmi ces gens qui ont voyagé par les Plans, l'un d'eux a insinué que le Portail pourrait y être lié. Ne connaissant pas l'Eau Noire à l'époque, je n'avais pu saisir tout ce que cela implique. Maintenant, je crains de confier mes pensées à cette lettre....

Comme pendant la Nuit Rouge, j'ai fermé mon cœur à la pitié et aux remords. Les vieux démons sont tenaces. Un sort parfaitement ajusté, quelque goût de poison, une trappe, je n'ai rien oublié des mes «leçons». Je n'ose encore une fois réveiller Dark Light. Et pourtant son pouvoir pourrait tout changer. Mais, toutes les nuits, son appel est plus fort, plus suave. À chaque crépuscule, les choses s'éloignent de moi, me laissant seule devant cet abîme …
Des zombies, des nuisibles, les pauvres âme perdues qui entravent mon chemin … je n'ai plus le temps de distinguer les coups. Même Phoibos semble comprendre mon raisonnement, lui qui le premier a fait fit de toute prudence et m'a recueillie parmi les Ménestrels alors que j'étais une ennemie...
Vous serez sûrement ravi de savoir que notre installation dans le château se déroule à merveille, les Gargouilles font un travail remarquable. Je vous tiendrai au courant de nos avancées dans une prochaine lettre.

J'aimerais aussi vous parlez d'un événement curieux. Une bonne rencontre peut-être. Ou bien dangereuse. J'ai croisé une jeune femme très étonnante. Elle semble fuir quelque chose, mais cela n'empêche pas la demoiselle d'avoir une discussion charmante. En outre, elle se dit sorcière. Au début, j'avoue avoir ressenti un malaise, à sa présence. Serait-il possible qu'elle descende de quelques un des ces renégats, qui ont fuit l'Empire ? Ou bien, est-ce juste encore une autre forme de magie dont nous ignorons les usages ? Plus je vais par ce monde et plus je constate à regrets nos lacunes et nos ignorances. Trop longtemps les notre se sont renfermés sur leur sentiment de supériorité. Je crains que le monde ne nous ai pas attendu. Il est loin le temps, où le nom de notre Empereur nous ouvrait toutes les portes à travers le monde.
Peut-être, n'est-elle pas une menace, mais juste une jeune femme perdue dans la folie de ce monde. Peut-être, est-elle aussi une envoyée par ceux que nous avons vaincu. Les anciens dirigeants ne sont pas tous morts. Ils n'oublieront pas facilement le goût du pouvoir. Nous ne devons pas refaire les mêmes erreurs que nos ennemis, notre situation reste dangereuse, et nous reposer sur nos lauriers est trop prématuré.
Peut-être, comme moi n'est-elle qu'une étrangère, en mission pour une autre puissance ? Le monde n'a pas rétréci, il reste tant de chose à découvrir.
Mais, comme le dit le proverbe, je saurai garder mes ennemis potentiels près de moi, et espère pouvoir éclaircir cette énigme bientôt.

Il est aussi d'autres femmes m'ayant fait forte impression. Je me permettrai néanmoins de ne pas vous donner de détails pour le moment. Elles ont su gagner ma confiance, et leur idée me semble des plus intéressante. Il n'y a rien de formel, mais j'ai grande foi dans le potentiel des choses qui ont pu m'être exposées. J'ai dû prendre quelques libertés par rapport à mes ordres. Outre, le fait que j'y vois un avantage futur certain pour ma mission, je pense que cela ne pourra pas faire de mal à ces contrées.
Vous connaissez mon cœur si tendre vers les causes étranges … Ou plus sérieusement, vous seriez étonné de voir dans quelle situation se trouve une catégorie de la population dans ce pays qui se dit civilisé. Malheureusement, comme toujours, je dois vous promettre des éclaircissement pour plus tard.

J'aimerai terminer cette lettre par un point heureux.

J'ai du chercher longuement ce que je pourrais y mettre. Je n'ai aucune certitude et que des doutes pour l'avenir. Néanmoins, je peux encore vous garantir ma santé mentale pour quelque temps.
J'ai assisté il y a peu à un très beau mariage entre deux guildiens d'ici. Ce fut comme un rayon de printemps dans ce marasme. Même si les membres de mon clan ne se marient pas, je me souviens de votre mariage à vous. Seriez-vous étonné, si je vous disais qu'a part les détails, un mariage à l'autre bout du monde ressemble à ce qu'on fait dans l'Empire ? Non, bien sûr, je vous imagine bien en train de rire, et de souhaiter qu'un jour un peu de sagesse vienne éclairer mes vieux préjugés.
Je vous envie de pouvoir rire encore quelque temps.

Prenez soin de vous et de votre famille, veillez sur vos filles et à votre fils, ils sont le monde que nous avons eut tant de mal à créer.

Je saurai prendre soin l'Empire, veillez sur l'Empereur.

Votre Serviteur.[/i]

Enfin ! Certaines pièces du puzzle se recoupent, et la menace ne cesse de grandir.
IL doit être avertis.

[url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=868810gwardialettre.png][img]http://img7.hostingpics.net/pics/868810gwardialettre.png[/img][/url]

J'ai payé une somme faramineuse à cette femme borgne et son étrange navire, mais la lettre sera remise en temps et en heure.