2011-03-09 22:28:55
[size=4][color=red][font=Vivaldi][b]Le joueur de Mandoline de Gwardia.[/b][/font][/color][/size]
Le ratier se déplaçait rapidement entre les ruelles de la ville, c’était son terrain de chasse depuis qu’il était enfant. Son premier souvenir remontait à une ruelle emplie de fumée, son dernier souvenir serait aussi sûrement de la rue. Il connaissait ses méandres et ses mendiants loqueteux par cœur. Il aurait pu y marcher les yeux fermés.
Ne jamais sous-estimer l’ennemi, c’est ce qui lui avait permis de survivre durant 30 ans dans cette fange impitoyable. La ménagère dégoutée, l’enfant éploré, l’artisan colérique, jamais aucun n’avait réalisé l’ampleur de sa tâche et la véhémence de ses ennemis. Par bien des aspects, le rat était proche de l’homme. Seul il n’était pas réellement une menace, le problème c’est qu’il était rarement seul. Et les plus forts avaient tendance à surgir dans le dos de leurs ennemis pour les achever d’un coup sec et sans appel.
L’homme, souple et fin, se glissa sans difficulté vers la petite poterne des caniveaux. Son dos voûté par le labeur s’adaptait sans problème aux égouts. Des mains gantées de cuir ramassèrent agilement un petit tas de poils répugnant. Le corps n’était pas bien gros, la colonne vertébrale avait été tordue, comme si quelque chose avait tenté de l’arracher. Ce n’était pas la première victime qu’il trouvait. Une goute de sueur perla dans son dos.
Les groupes de rats se débarrassaient des faibles et des inadaptés, c’était commun en cas de guerre de territoire.
Cependant, le ratier n’avait jamais vu autant de cadavres, ni dans cet état. Depuis plusieurs jours, il avait remarqué un comportement étrange chez ses proies. Elles étaient devenues plus prudentes, et plus difficiles à attraper. Mais en même temps, plus audacieuses dans leurs exactions. Puis les cadavres des plus faibles s’étaient multipliés. Un frisson le parcourut.
Dans son âme, il pouvait sentir la ville, les égouts étaient ses nerfs et ses vaisseaux. Quelque chose était tapie dans l’ombre, quelque chose guettait le moment où il relâcherait sa garde.
S’il avait écouté sa voix intérieure, il aurait pris la fuite en hurlant. Avec précaution, il mit le petit corps dans sa besace. C’était décidé, aujourd’hui il se rendrait au palais, pour avoir une audience avec un des intendants coûte que coute.
L’homme ne ressorti jamais des égouts.
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On ne va jamais si loin que lorsque l'on ne sait pas où l'on va.
Le ratier se déplaçait rapidement entre les ruelles de la ville, c’était son terrain de chasse depuis qu’il était enfant. Son premier souvenir remontait à une ruelle emplie de fumée, son dernier souvenir serait aussi sûrement de la rue. Il connaissait ses méandres et ses mendiants loqueteux par cœur. Il aurait pu y marcher les yeux fermés.
Ne jamais sous-estimer l’ennemi, c’est ce qui lui avait permis de survivre durant 30 ans dans cette fange impitoyable. La ménagère dégoutée, l’enfant éploré, l’artisan colérique, jamais aucun n’avait réalisé l’ampleur de sa tâche et la véhémence de ses ennemis. Par bien des aspects, le rat était proche de l’homme. Seul il n’était pas réellement une menace, le problème c’est qu’il était rarement seul. Et les plus forts avaient tendance à surgir dans le dos de leurs ennemis pour les achever d’un coup sec et sans appel.
L’homme, souple et fin, se glissa sans difficulté vers la petite poterne des caniveaux. Son dos voûté par le labeur s’adaptait sans problème aux égouts. Des mains gantées de cuir ramassèrent agilement un petit tas de poils répugnant. Le corps n’était pas bien gros, la colonne vertébrale avait été tordue, comme si quelque chose avait tenté de l’arracher. Ce n’était pas la première victime qu’il trouvait. Une goute de sueur perla dans son dos.
Les groupes de rats se débarrassaient des faibles et des inadaptés, c’était commun en cas de guerre de territoire.
Cependant, le ratier n’avait jamais vu autant de cadavres, ni dans cet état. Depuis plusieurs jours, il avait remarqué un comportement étrange chez ses proies. Elles étaient devenues plus prudentes, et plus difficiles à attraper. Mais en même temps, plus audacieuses dans leurs exactions. Puis les cadavres des plus faibles s’étaient multipliés. Un frisson le parcourut.
Dans son âme, il pouvait sentir la ville, les égouts étaient ses nerfs et ses vaisseaux. Quelque chose était tapie dans l’ombre, quelque chose guettait le moment où il relâcherait sa garde.
S’il avait écouté sa voix intérieure, il aurait pris la fuite en hurlant. Avec précaution, il mit le petit corps dans sa besace. C’était décidé, aujourd’hui il se rendrait au palais, pour avoir une audience avec un des intendants coûte que coute.
L’homme ne ressorti jamais des égouts.
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On ne va jamais si loin que lorsque l'on ne sait pas où l'on va.