Emois

[b][color=deeppink] Est-il bon de croire que l’absence est douce mélancolie ? Est-il bon de croire que lorsque les corps s’éloignent de la réalité, tous peuvent oublier ? Ce n’est que l’inverse au final. Tout du moins c’est ce que me démontre cette étrange personnalité. J’ai pourtant bien essayé de mettre une barrière entre son chemin et le mien, pourtant c’est son obstination qui prime. Qu’il ferme donc les yeux sur ce que je veux lui montrer. Ainsi, de son châtiment il apprendra.

Que sait-il de moi ? Juste une malheureuse bride de ce que pourrait être une mystérieuse histoire. Sait-il seulement que lorsque le crépuscule apparaît, une douce folie envahit mon corps, envahi mes pensées jusqu’à ce que celle-ci soit obnubilée par ce qui me fait tant vibrer. Je ne lutte point contre ce que ceci m’apporte, j’offre ainsi à mon esprit la chance d’être réel, de ne point se cacher derrière une muraille si apocryphe.

Un autre visage, d’autres envies. A mesure que les jours passent, je m’efforce de ne point paraître ce que je suis en vérité. Plus les lunes défilent, plus il vient difficile de ne montre que de moi, la moitié de ce qui me définit.

J’ai essayé pourtant de l’éloigner, Rien n’y fait. Qu’à cela tienne, il comprendra bien vite que je ne suis guère femme à courtiser. Si la souffrance l’exalte, alors il en sera fait ainsi.

Peut-il oublier, qu’il est fort plaisant, que de se balader sans rien attendre de propre, et que pourtant, aux détours d’une croisée, d’un mouvement frivole, deux inconnus se frôlent et que de ceci s’en vienne un échange de regard si parlant, qu’il est difficile de lutter contre cette énigmatique attirance.

Et encore, ainsi, ou comme cela.

Lui, moi, nous …

C’est une idée qui n’arrive guère à me séduire. Être seule, oui.
Être à jamais et pour toujours acquise, non je ne peux m’y résigner.

Sorcière pour toujours et à jamais … Sorcière qui ne peut s’amouracher. Sorcière qui ne veut s’éprendre. Sorcière ….

Rituels consacrés pour ne point se perdre dans cette trop douce assiduité.

Enchantements pour se délier de cette véracité. Qu’il s’en aille si loin ce dogme , qu’il ne puisse plus m’atteindre.

Transes et visions sanglantes pour projeter à mille lieues les sentiments qui me détournent de ma mission.

Mais …

Juste gouter, voir, sentir son corps en effervescence, s’échaudant contre la flamme que je suis. Oui !

Mais…

Ensuite ? … [/color][/b]

Ce monde est fait de cendres et de feu.

Les tourmentés sans âmes ni honneurs sont...ici telle des ombres inspectant un champ de bataille.

Quel mal y a-t-il dans ce cas à chercher un peu de chaleur.

La plupart des coeurs semble être voilé, de peur d'être maltraité et spolié.

J'ai longtemps voyagé, pour entrapercevoir une nouvelle fois ce visage.

Je devais la voir, plutôt la revoir, son souvenir hantait chacun de mes instants.

Le siège de mon âme, souffre à l'idée de ne point enlacer autre chose qu'un souvenir...

Il est efficace de parer son coeur de glace contre l'absurdité et hideuse vérité de ce monde.

Mais qu'en est-il dans ce cas, d'un pauvre prétendant voulant les faveurs d'une femme qui l'a ensorcelé ?

Sur une plaine mortifiante, sa bouche esquisse un mouvement en me voyant...

Un gravissemant...un frottement de métal hurlant et grinçant...l'indécision...

Un duel...?

Arriverais-je un jour à lui voler un baisé, même s'il n'est que soufflée ?

[b][color=deeppink] Même si le reflet de l’âme ne peut que s’élancer aux travers des souvenirs, il est impétueux, que de croire qu’il peut devenir réel. Une pensée aussi futile peut elle être, inspire et invite aux rêves qui à force finiront par s’érafler. La conscience ne s’efforce guère à créer de nombreux rempart pour toucher l’invisible. Car il est toujours possible d’espérer.

Ce que l’esprit aime par-dessus tout, c’est juste l’idée qu’à jamais il pourra s’enfoncer dans une chimère qu’il interpréta palpable. Est-ce bon d’ainsi se projeter dans un si violent songe ?

Il n’y a ni sorcellerie, ni philtres d’envoutement pour une personne qui se persuade qu’il saura agir de la sorte. Qu’il saura dompter l’animal enfermé aux tréfonds de ce corps docile en apparence, jusqu’au jour ou cette chair se muera en un quelque chose de si féroce que l’être qui fera face se sentira trop blessé pour trouver la force de la regarder comme toujours il a cru la voir.

Pourquoi tant d’obstination ?

Et pourtant dans une exquise et folle pensée, par delà le brouillard qui se lève, l’ombre d’un Baron se reflète.

Je sais ce qu’il attend.

Dans un sourire empli de zèle un éclair s’élève, prêt à déverser sa rage sur ce sentiment improbable. Je suis prête à déchainer la foudre sur l’âme qui s’égard dans les méandres de sa propre folie. Il doit en être ainsi.

Est-ce donc toujours ce mirage qui vient hanter ce qui me reste de sagacité ? J’ai envie d’y croire. Tout ce qui ne nous tue point nous rend plus fort, il en a toujours été ainsi.

Sois subtil Baron, parce qu’au crépuscule d’une nuit glaciale tu te casseras le nez contre une image qui t’a toujours semblé véridique. Sois intransigeant Baron, car à l’Aube d’une journée d’automne Celle que tu croyais intouchable s’affaissera devant celui qu’elle à toujours cherché. Puisse donc la pérennité m’éloigner de cette silhouette qui sans cesse obstrue mes plus vils et inestimable cauchemars.

Il n’y a nul éphémère instant à présent, je sens qu’il s’approche. L’Hésitation s’invite dans mes réflexions. Mais avant qu’un son sorte de ma bouche, je m’incline sans le moindre bruit en direction des pas qui se rapprochent avec résonnance.. [/color][/b]

Son regard semble me transpercer, telle un ange cruel...

D'une simple phrase elle peut obtenir ce qu'elle est venue chercher.

Il y a un signe sur le mur, mais elle voudrait être sûre, les mots cachent parfois plusieurs sens.

Je ressens quelque-chose lorsque je regarde vers le crépuscule. Son ombre se dessinant sur mon corps.

Elle semble ancrée dans mes pensées, ces éclats de rire résonnent dans ma tête...

Parmis tous les visages que je connais, seul le sien m'obscurcit l'esprit.

Cela m'empêche de résonner...

En tendant l'oreille elle pourrait entendre les vents souffler son nom...

[b][color=deeppink] Cette silhouette que je distingue au loin, n’est que poussière d’étoiles, une forme nébuleuse pour me rappeler l’hardiesse que peut avoir une forme que je voudrais dévorer juste pour savourer son corps en ébullition.

Une fois, deux fois, et peut-être plus.
Tout en consonance, aux grès de mes envies.

Mes yeux regarde et déchire le voile opaque qui me sépare de cette vision.
Mon regard cherche, caresse ses épaules et s’initie dans ses déraisonnables pensées.
Je me faufil ensuite entre cette roche marquée laissant ainsi mon souvenir s’estampiller des les songes du Baron.

Je frôle tout d’abord de l’index le signe incrusté dans les parois de pierres, avant d’y poser ma paume y recouvrant ainsi la totalité de la marque.
Un sourire inquisiteur s’empare de ma bouche, celui-ci est réservé à l’ombre d’une femme, elle aussi cheveux couleur de feu qui par delà les remparts d’un château observe en silence cet étrange manège.

La foudre alors jaillit de mon autre main, une cible se dessine au lointain je n’ai cas prononcer l’incantation, et l’éclair s’abat contre les vagues avide de l’océan qui à présent ose s’inscrire dans ma mémoire.

L’eau est prêcheuse n’oubliant point d’ainsi me démontrer les limites pouvant être dépassée.

Aucune moralité, seule ne compte mes désirs.

Alors je ris.
Mon rire porte et s’en porte faisant écho bien au-delà de la lisière du bois, laissant éclater, et se briser mes interdits, ceux que je m’étais imposé uniquement par décence.

Le vent se lève m’arrêtant net dans ma frénésie, il chante et élève sa voix, soufflant de l’air glacial en ma direction.
Je m’incline alors devant sa grandeur.
Maître Air porté par delà les vallées.
Ce ne peut être lui, reclus dans son temple il contemple.
Pourtant il est bien là son image reflète l’autre Baron celui qui ne peut se passer de mon souvenir.

C’est étrange parce qu’au milieu de ce sombre rêve, je l’entends qui m’appelle, je l’entends qui me supplie de ne point m’emparer de ses pensées.

Je peux le libérer, il est délié, et pourtant toujours il revient. [/color][/b]