2010-07-26 11:54:17
[b] A toi qui retrouvera cette lettre et l’apportera à Gwardia si l’Ombre ne t’a pas consumé. Je serai mort depuis longtemps, mais j’espère que ce ne sera pas en vain car voici ce que je peux faire de mieux :
Cela fait déjà quelques temps que les Ents se comportaient bizarrement, et le manque de nouvelles de Gwardia avait déjà commencé de nous inquiéter également. Mais jamais je n’aurais pu imaginer que de tels événements se produisent ici, sur cette bonne terre reculée de tout. Il me reste sans doute peu de temps et mon esprit n’est plus très clair à présent, mais tout à dû commencer par une série d’empoisonnement. Les grenouilles, abondantes dans les forêts qui bordent l’île, s’étaient curieusement mises à produire une sorte de mucus nauséabond et toxique, les rendant impropre à la consommation. Mais plus que cela, elles avaient adopté un réel comportement agressif. On commença de voir fleurir toutes sortes de rumeurs sur la venue de fantômes. Certains disaient en avoir vu, flottants dans l’air, vagabonder dans les forêts et même parler aux arbres et aux Ents ! Hélas personne ne sait ce qu’il se passe dans l’esprit de ces être de bois issus des temps immémoriaux, mais toujours est-il qu’ils semblaient s’être mis à « traiter » avec ces ombres. Nous qui avions toujours cru les Ents bons… Non qu’ils fassent une différence entre le bien et le mal, car ils ne la font pas, mais il nous est incompréhensible que les gardiens de la forêt ne se soient pas rebellés contre l’intrusion des ombres sur leur terre natale. Et ce qui l’est encore plus, c’est qu’ils commencèrent à devenir eux même très agressifs, n’hésitant pas à tuer des randonneurs et même à s’aventurer en lisière de la forêt pour menacer fermiers et éleveurs de bêtes ou tuer du bétail.
La situation ne s’arrêta pas là malheureusement. Car, peu de gens s’en doutent, mais à présent, mes yeux de vieux sage l’ont bien vu et compris : Les Ents furent pris au piège. Il est évident qu’ils avaient dû jurer allégeance à cette ombre venue d’ailleurs. Pour quelle raison, nul ne le saura peut-être jamais, mais l’ombre les a trompés. Car depuis sa venue, la terre est devenue dure et noire et la végétation à cessé de pousser. L’air est devenu suffocant et les bosquets se sont remplis de Blobs, créatures liées à la mort car elles n’apparaissent généralement que dans les endroits envahis par elle. Les Ents ont beau avoir l’écorce aussi dure qu’une vieille souche, leurs racines aussi profondes soient-elles ne peuvent désormais plus leur apporter nourriture. Ils sont empli d’une haine incommensurable et semble en perdre la raison car ils se promènent maintenant librement dans les champs et le village, abattant quelques fois leur colère sur une vieille bicoque et tuant femmes et enfants.
Jusque là , les ombres n’étaient restées qu’une rumeur des voyageurs et veilleurs nocturnes. Mais bientôt elles se mirent à nous apparaître à tous. Flanquée sur le clocher de l’église, une grande Ombre nous observait la nuit. Elles se glissaient dans les rues, les granges et les caves. Leur pouvoir le plus grand était sans nul doute celui de la peur et de la corruption. Certains comme le vieux Brackel qui habite la maison la plus reculée à l’Ouest du village devinrent fou. Lui qui tua sa femme et ses deux filles avant de se donner la mort, un soir du quart de Lune… Mais parfois l’Ombre frappe directement, de sa lame froide et vaporeuse.
A présent nous sommes coupés les uns des autres. Barricadés où l’on a pu car l’Ombre qui est venue cette fois est bien plus cruelle et horrible que toutes les autres. Elle rampe la nuit et le jour, ne laissant dans son sillage que terre desséchée et noirâtre où jamais rien ne pourra plus pousser. Elle n’est guère plus grande qu’un gros chat, mais se nourrit de la peur et en revient grandie… L’ombre rôde… Je la sens, je l’ai vue. L’air de la campagne est empli d’un mal et d’une puanteur effroyable de mort. Après le vieux Brackel c’est moi qui suis le plus éloigné du village. Elle ère sur l’île, m’empêchant de sortir. Je ne savais il y a quelques jours encore si elle m’avait vu ou si même elle se doutait de ma présence. Mais à présent je ne doute plus, car elle se rapproche un peu plus chaque nuit, lentement, mais inexorablement.
Je ne sais si les autres vont bien, car je n’ose sortir même le jour et je m’enferme à double tours tous rideaux tirés. Areth est un bon chevalier à l’esprit aventureux, je sais qu’il n’aurait jamais pu rester enfermé, résigné à attendre la mort comme je le fais. Il aura dû tenter une sortie et je prie les Dieux qu’il ait pu atteindre les égouts de Gwardia sain et sauf ! Pour moi, je n’ai guère d’espoir, mais je pense, en écrivant ceci, avoir rempli ma mission. Je suis bien trop vieux et je sais que, même si un petit groupe arrivait à s’en tirer ils ne viendraient jamais me chercher pour m’emmener… Et je ne leur en veux pas, car qu’aurais-je fais moi, à leur place ?...
Un rature et quelques gouttes de sang terminent cet écrit [/b]
Godescalc accroupi sur le planché à l’intérieur de la maison en ruine roula la lettre et la rangea délicatement dans sa sacoche. Il rapporterait la lettre à Gwardia, bien qu’il ne sache pas encore comment. Soudain, un long grincement se fit entendre au dehors. Il se redressa lentement, parcouru par un frisson comme l’air ambiant semblait devenir glacial et le soleil disparaitre derrière un voile. Il était assailli de sombres pensées. La créature était derrière lui, hors de la maison et la question du comment rentrer à Gwardia pour rapporter la lettre, prenait tout son sens à présent…
[i]Godescalc, Commandant et Exégète de la Coterie.[/i] Fou à lier, poète, dangereux, voleur, grand seigneur.
Cela fait déjà quelques temps que les Ents se comportaient bizarrement, et le manque de nouvelles de Gwardia avait déjà commencé de nous inquiéter également. Mais jamais je n’aurais pu imaginer que de tels événements se produisent ici, sur cette bonne terre reculée de tout. Il me reste sans doute peu de temps et mon esprit n’est plus très clair à présent, mais tout à dû commencer par une série d’empoisonnement. Les grenouilles, abondantes dans les forêts qui bordent l’île, s’étaient curieusement mises à produire une sorte de mucus nauséabond et toxique, les rendant impropre à la consommation. Mais plus que cela, elles avaient adopté un réel comportement agressif. On commença de voir fleurir toutes sortes de rumeurs sur la venue de fantômes. Certains disaient en avoir vu, flottants dans l’air, vagabonder dans les forêts et même parler aux arbres et aux Ents ! Hélas personne ne sait ce qu’il se passe dans l’esprit de ces être de bois issus des temps immémoriaux, mais toujours est-il qu’ils semblaient s’être mis à « traiter » avec ces ombres. Nous qui avions toujours cru les Ents bons… Non qu’ils fassent une différence entre le bien et le mal, car ils ne la font pas, mais il nous est incompréhensible que les gardiens de la forêt ne se soient pas rebellés contre l’intrusion des ombres sur leur terre natale. Et ce qui l’est encore plus, c’est qu’ils commencèrent à devenir eux même très agressifs, n’hésitant pas à tuer des randonneurs et même à s’aventurer en lisière de la forêt pour menacer fermiers et éleveurs de bêtes ou tuer du bétail.
La situation ne s’arrêta pas là malheureusement. Car, peu de gens s’en doutent, mais à présent, mes yeux de vieux sage l’ont bien vu et compris : Les Ents furent pris au piège. Il est évident qu’ils avaient dû jurer allégeance à cette ombre venue d’ailleurs. Pour quelle raison, nul ne le saura peut-être jamais, mais l’ombre les a trompés. Car depuis sa venue, la terre est devenue dure et noire et la végétation à cessé de pousser. L’air est devenu suffocant et les bosquets se sont remplis de Blobs, créatures liées à la mort car elles n’apparaissent généralement que dans les endroits envahis par elle. Les Ents ont beau avoir l’écorce aussi dure qu’une vieille souche, leurs racines aussi profondes soient-elles ne peuvent désormais plus leur apporter nourriture. Ils sont empli d’une haine incommensurable et semble en perdre la raison car ils se promènent maintenant librement dans les champs et le village, abattant quelques fois leur colère sur une vieille bicoque et tuant femmes et enfants.
Jusque là , les ombres n’étaient restées qu’une rumeur des voyageurs et veilleurs nocturnes. Mais bientôt elles se mirent à nous apparaître à tous. Flanquée sur le clocher de l’église, une grande Ombre nous observait la nuit. Elles se glissaient dans les rues, les granges et les caves. Leur pouvoir le plus grand était sans nul doute celui de la peur et de la corruption. Certains comme le vieux Brackel qui habite la maison la plus reculée à l’Ouest du village devinrent fou. Lui qui tua sa femme et ses deux filles avant de se donner la mort, un soir du quart de Lune… Mais parfois l’Ombre frappe directement, de sa lame froide et vaporeuse.
A présent nous sommes coupés les uns des autres. Barricadés où l’on a pu car l’Ombre qui est venue cette fois est bien plus cruelle et horrible que toutes les autres. Elle rampe la nuit et le jour, ne laissant dans son sillage que terre desséchée et noirâtre où jamais rien ne pourra plus pousser. Elle n’est guère plus grande qu’un gros chat, mais se nourrit de la peur et en revient grandie… L’ombre rôde… Je la sens, je l’ai vue. L’air de la campagne est empli d’un mal et d’une puanteur effroyable de mort. Après le vieux Brackel c’est moi qui suis le plus éloigné du village. Elle ère sur l’île, m’empêchant de sortir. Je ne savais il y a quelques jours encore si elle m’avait vu ou si même elle se doutait de ma présence. Mais à présent je ne doute plus, car elle se rapproche un peu plus chaque nuit, lentement, mais inexorablement.
Je ne sais si les autres vont bien, car je n’ose sortir même le jour et je m’enferme à double tours tous rideaux tirés. Areth est un bon chevalier à l’esprit aventureux, je sais qu’il n’aurait jamais pu rester enfermé, résigné à attendre la mort comme je le fais. Il aura dû tenter une sortie et je prie les Dieux qu’il ait pu atteindre les égouts de Gwardia sain et sauf ! Pour moi, je n’ai guère d’espoir, mais je pense, en écrivant ceci, avoir rempli ma mission. Je suis bien trop vieux et je sais que, même si un petit groupe arrivait à s’en tirer ils ne viendraient jamais me chercher pour m’emmener… Et je ne leur en veux pas, car qu’aurais-je fais moi, à leur place ?...
Un rature et quelques gouttes de sang terminent cet écrit [/b]
Godescalc accroupi sur le planché à l’intérieur de la maison en ruine roula la lettre et la rangea délicatement dans sa sacoche. Il rapporterait la lettre à Gwardia, bien qu’il ne sache pas encore comment. Soudain, un long grincement se fit entendre au dehors. Il se redressa lentement, parcouru par un frisson comme l’air ambiant semblait devenir glacial et le soleil disparaitre derrière un voile. Il était assailli de sombres pensées. La créature était derrière lui, hors de la maison et la question du comment rentrer à Gwardia pour rapporter la lettre, prenait tout son sens à présent…
[i]Godescalc, Commandant et Exégète de la Coterie.[/i] Fou à lier, poète, dangereux, voleur, grand seigneur.