Je ne crains pas la mort....et vous ?

[b]Un peu de poésie, si il en est. Les rimes sont simples, mais elles ont un sens.
Je vous laisse, amis, seuls juges de ma prose...


[color=darkred][i]Je ne crains pas la mort,
l’agonie m'effraie.
Je ne crains pas la mort,
seulement d’être laid.
Je ne crains pas la mort,
jamais je n’oserais ;

Je ne crains pas la mort,
je redoute la vieillesse.
Je ne crains pas la mort,
je hais la tristesse.
Je ne crains pas la mort,
mais ne désire la faiblesse.


Je ne crains pas la mort,
je redoute la souffrance.
Je ne crains pas la mort,
alors je saisie ma chance.
Je ne crains pas la mort,
je suis et je pense.

Je ne crains pas la mort,
j’abhorre mon déclin.
Je ne crains pas la mort,
je vais mon chemin.
Je ne crains pas la mort,
juste de laisser les miens.



Je ne crains pas la mort,
je la défie chaque jour.
Je ne crains pas la mort,
Je me fie à l’amour.
Je ne crains pas la mort,
car je vivrais toujours.[/i][/color]


...[/b]

Godescalc leva un pan de son chapeau et écouta plus qu'attentivement. Un peu de poésie dans ce monde de barbares et de brutes. Le texte était limpide et traduisait une certaine maîtrise mais il n'était pas juge, tout comme personne ne l'était.

Il retroussa minutieusement ses manchettes et épousseta négligemment son plastron de soie, puis fit sonner son grelot, annonçant qu'il allait faire partager à l'assemblée et au poète son point de vue sur la question !



[i][b]Où vas-tu donc mon bon diablotin,
Tu poses le mot, en uses le verbe,
Au sujet du jour sans lendemain,
Le mot est dur, la parole acerbe.

Crains tu la mort,
Je ne le sais,
Je crains la mort,
Pour ce qu’elle est.

Mais ne te laisses pas abuser par le mot,
Tout cela n’est que ruse et manigance,
La voix est sourde comme un pot,
Quand à la fin les lumières dansent.

Alors écoute tant qu’il n’est pas l’heure
Arrête ton char un instant veux-tu
Ce n’est pas la mort qui te fait peur
Réfléchis donc, c’est l’inconnue ![/b][/i]

Les candélabres brillaient de mille feus autour de la salle principale.L'atmosphère semblait détendue, la cour toute entière était réunie ; hommes, elfes, nains ; chacun à leur pensées .

La fin du banquet avait sonné.
Les rois semblaient heureux que cette joute lyrique improvisée commence.
Les rois allaient pouvoir se divertir, les belles dames se laisser séduire par la verve de ces seigneurs à l'âme de poète.


Après cette ode, que l'on pourrait prêter aux derniers soldats partis combattre l'ombre il y a bien longtemps, voici la réponse d'un séide, non moins poétique et emprunte de doutes.

Les rois sourient, les seigneurs applaudissent, les dames apprécient...

Je vois une silhouette, au fond qui se lève.
A qui le tour de déclamer la hargne ou le courroux, le courage ou la pitié ?

Sortant une fois de plus, de la taverne Bluten, entendit la fin de ce qui semblait être un poème récité par Winog. Comme il est bon d'entendre quelque chose d'apaisant en ces terres, voulant prendre la parole il vit Godescalc réciter un poème à son tour, laissant la parole au Coterain il s'avança à son tour afin de partager son poème avec l'auditoire :

La mort... c'est la fin de la vie,
Une fois que tu y goûtes c'est fini,
Au lieu de la craindre...
Et de la feindre,
Pourquoi être terrorisé par ce qui t'arrivera,
Lorsque tu passeras de vie à trépas,
Fait encore un pas et tu y seras,
Quand on est mort, c'est pour la vie,
A la crypte tu moisis,
C'est ici qu'en poussière tu tomberas.

La Mort, c'est sûrement une chouette aventure ! Et il est plutôt sympathique comme gars.

[size=3][font=monotype corsiva][color=darkblue][i]Tous les jours et toutes les nuits,
Il est mon cavalier fidèle,
Sur cette ode à la Folie,
Nous dansons cette Tarentelle

Pour seul musicien le Vent,
Quand nous jouons cette Ordalie.
Jamais loin, toujours ennemi
Mon compagnon sanglant.

De ma vie si inconstante,
Il est le seul dont je sois sûre.
Loin des rires et de la tourmente,
Il me rappelle dans un murmure,

Qu'importe le chemin suivi,
Toujours, il m'emboite le pas.
Le sentier s'achève déjà,
Il me dit tout est fini.[/i][/color][/font][/size]

La mort est Il comme le dit si bien le grand P.

Ce banquet me rappela ceux organisés par mon père le roi Casmir. Mais lors de celui-là, je décidai à mon tour de prendre la parole après la prose de Winog. Je me levai avec un trémolo dans la voix, je lançai ces quelques mots :

[b][i]La mort est une fin,
Je ne le pense point.
Mais un commencement avec un autre parfum,
Une renaissance avec les marques du passé pour témoin.[/i]
[/b]
...

Les vieux murs tremblent, les lumières vacillent, c’est l’âme du château qui se souvient des moments pareils où l’on chantait et riait.

Les carafons de vins circulent de table en table. La cour semble gaie, tout le monde écoute.

Je rajuste ma tunique et me lève à mon tour.
« Par la grande A’Tuin ! Que de bons mots, que de prose parnassienne. La cour semble enchantée de tant de lyrisme. »
« Je vous laisse le soin de parler de la faucheuse que je ne connais guère. Permettez, en l’honneur des premières dames à s’être exprimé que j’improvise quelques vers… »


[b]Une jeune femme blonde en mal de magie,
Devenu sorcière au nom de sa foi.
L’on ne compte plus ses maints amis,
Ceux pour qui la confiance est loi.

Une autre dame au tempérament de feu
Loin de son jardin, à renier son passé.
Guerrière en devenir, en a fait le vœu
Se frayer un chemin au fil de l’épée.

Si l’une a pris la robe et les cheveux gris,
La seconde n’est pas moins digne des rois.
Des ménestrels, l’enchanteresse a grandie.
Quand vient la nuit, l’autre se couvre de soie

Voyez ces dames dans leur écrin précieux
Chantez les louanges de deux êtres estimés.
Un jour serais-je pareil, avant d’être vieux
Tel est mon souhait, j’en serais honoré.[/b]

Le contexte de cette soirée et les paroles d Aillas me plongèrent dans le passé. Je fermai les yeux le temps de songer à cette endroit où la nature est reine. Les vestiges calcinés d'une villa romaine, une plage composée de galets et au milieu de ce décor sans vie, un vieux tilleul seul source de réconfort aux alentours. Je me réfugiai là où ces racines s'enfoncent profondément dans la terre pour lui confier mes doutes et mes peines.

Ce jardin incarnait pour moi un paradis abandonné où mourir d'être mortel, et mourir d'être aimé avait un sens. C est d'ailleurs dans ce lieu que je pris conscience que l'amour et sa némésis la mort étaient indissociable de la vie.

[b][color=purple]
Paradis artificiel, semble toucher le ciel
Le jardin des Hespérides me semble bien vide
Paradis inanimé, j'ai la peur d'aimer

Emarbrée dans ce lit-stèle, je frémis sous l'appel
L'esprit morbide contemplait les cieux limpides
Son cri alarmé semble prêt à m'enflammer

Pourrais-je vaincre celle qui laisse un goût de Fiel ?
Une romance livide, laisse mon coeur aride
Tombant nue, abîmée, gardant le bras armé.

Beffroi d'hiver éternel me rend immortelle
J'attends que me guide le flot des perséides
Que sème mon aimé afin de me ranimer.
[/color][/b]